LES ESTAMPILLES DES ÉBÉNISTES
Tous les amateurs d’art se sont retrouvés un jour devant un meuble estampillé. il est difficile de déterminer si une estampille est authentique.
Qu’est ce que les estampilles des ébénistes ?
L’estampille est une marque « frappée » sur le meuble par le menuisier ou l’ébéniste. Elle est apparut à la promulgation des corporations en 1743, légalisé par un édit royal en 1751. L’apposition de l’estampille permettait de contrôler les ouvrages et de taxer les ébénistes en fonction de la quantité et la qualité des pièces fabriquées. Nous pouvons comprendre pourquoi certains meubles aujourd’hui sont de très belles fractures mais non estampillées !
Les maîtres ayant les privilèges royaux, étaient dispenser de payer la taxe, et donc d’estampiller systématiquement leurs ouvrages.
L’estampille n’était pas apposée si la vente était directe entre l’artisan à l’acheteur. Certains ébénistes étaient également marchands de meubles.
A l’abolition des privilèges, l’obligation d’estampiller les meubles a pris fin Cependant, de nombreux artisans ont continué d’apposer leur marque sur leurs créations jusqu’au 21e: Gallé, Majorelle, Ruhlmann, Prouvé, Paulin, Starck, Pinto, Wilmotte, Putman, Propst Perriand..
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Sources :
Les Ebénistes du XVIII° siècle. Comte François de Salverte. Vanoest, Les éditons d’Art et d’Histoire. Paris 1953, quatrième édition.
Le Mobilier Français du XIXe par Denise Ledoux Lebard
Jean Nicolay « L’Art et la Manière des Maîtres Ebénistes Français au XVIII° siècle ».
Références :
Fournisseur officiel du Mobilier National (réserve du mobilier d’Etat)
Musées Nationaux, Cartier, groupe Richemont, Collectionneurs, Experts, Architectes, Décorateurs
Collectionneurs privés, particuliers
ESTAMPILLES PAR ORDRE ALPHABETIQUE
ARTZT J.A.
Jean André ARTZT vint travailler à Paris sous Louis XVI. En 1778, il épousa la fille d’un sculpteur de Strasbourg, Marie Hoffmann. Maître en1785, Artzt exerça jusqu’en 1803, où l’on perd sa trace. Les ouvrages signés de son estampille sont relativement rares.
AVRIL E.
Etienne AVRIL Né en 1748, mort à Paris le 24 juin 1791. On l’appelait Avril l’aîné, pour le distinguer de son frère, Pierre, également ébéniste. Etant passé maître, le 23 novembre 1774, il acquit une place honorable parmi les artistes industriels du temps de Louis XVI et mérita de travailler pour l’ameublement de la Reine, au château de Saint Cloud. D’après les documents de l’époque, il faisait « quantité de commodes, consoles, bibliothèques, secrétaires et chiffonniers en acajou et bois des Indes, outre les meubles de fantaisie comme des tables de chevet fermant à coulisse en dos de livres. L’oeuvre la plus connue sur laquelle figure sa marque est une petite armoire en acajou provenant du mobilier de Marie Antoinette et actuellement conservée au palais de Fontainebleau. Malgré une certaine froideur, ce meuble doit beaucoup de charme à la finesse de son ébénisterie, la légèreté de ses bronzes et la grâce fragile des médaillons en biscuit de Sèvres qui égayent sa façade. L’Exposition de l’Union Central des Arts Décoratifs en 1882 montrait du même auteur un bonheur du jour en bois de rose, présenté par M. Mirault. L’ancienne collection du comte de Reiset renfermait un meuble vitrine en marqueterie à corbeille de fleurs, portant aussi l’estampille de ce maître. J’ai vu de lui d’autres jolies pièces, parmi lesquelles un cabinet serre-bijous, su pieds élevés et cambrés, revêtu de délicates mosaïques à quadrillages.
BAYER F.
Spécialise dans la fabrication de meubles marquetés (ses marqueteries ombrées sont réputées) il s’installa pendant une dizaine d’années rue du Faubourg Saint-Antoine puis déménagea rue Saint-Honoré, espérant trouver dans ce quartier une plus brillante situation. Mais son rêve fut déçu, manquant de capitaux et accablé de dettes il subit coup sur coup 2 faillites en 1780 et 1781 et dût revendre son commerce et se consacra à la restauration jusqu’en 1785. Les meilleures pièces marquées de son estampille se situent à la fin du règne de Louis XV sa production comprend des petites tables à écrire, tables rognons, coiffeuses, commodes à ressaut marquetées de fleurs et attributs ainsi que de scènes de chasse. Ses productions plus tardives, exécutées dans des circonstances défavorables, ont en général un moindre mérite.
BIRCKLE J.
Maître en 1786. J. BIRCKLE était surtout un grand marqueteur ébéniste. Il n’a fabriqué que peu ou pas de sièges : tables, commodes, secrétaires, meubles d’appui ; tel était son domaine où il réussissait d’ailleurs admirablement.
BOUDIN L.
Maître en 1761. Léonard BOUDIN, simple ouvrier est la démonstration de la destinée qui attendait, sous l’ancienne monarchie, les hommes de valeur. Sans argent, sans relations, sans appui, il fut vite discerné pour son habileté, son art, et devint rapidement l’un des premiers ébénistes de son temps. Aidé par son Maître, l’admirable et consciencieux Migeon, et formé par ce professeur incomparable L. BOUDIN a laissé une œuvre infiniment variée : bureaux de dame ingénieusement agencés, secrétaires ouvrant à coulisse, commodes galbées.
CANABAS J.
Maître en 1766. Joseph GEGENBACH, dit CANABAS était un très habile menuisier-ébéniste, dont la production s’est tout à fait spécialisé dans les petits meubles, presque tous en acajou. La manière de Joseph CANABAS, on le voit est très particulière. Il a employé des bois d’acajou d’une qualité exceptionnelle, d’une admirable couleur, d’un grain très serré et ils se distinguent par la perfection de leur ébénisterie. Les meubles sortis de ses mains défient entre tous les temps, et la perfection de leur exécution est réellement admirable.
CANOT S.
Cette estampille d’un maître inconnu, florissant sous Louis XV . Il faut lire CANOT Sculpsit.
CARLIN M.
Martin Carlin (né vers 1730 probablement à Fribourg-en-Brisgau – mort en 1785) est un ébéniste français, d’origine allemande. Reçu maître en 1766. Marié en 1759 avec Marie Catherine Oeben, sœur de Jean-François Oeben, installé avant 1763 dans la rue du Faubourg Saint-Antoine, à l’enseigne de la Colombe.
À la demande des marchands-merciers Poirier et Daguerre, diffuseurs d’objets d’art installés rue Saint-Honoré, Martin Carlin s’est spécialisé dans une production haut de gamme. Dans ses meubles de grand luxe, il a fréquemment inclus des plaques de porcelaine peintes, des panneaux de laque ou des mosaïques de pierres dures. La table d’écriture reproduite ici est ornée d’une plaque de porcelaine de Sèvres, d’après une œuvre du peintre Jean-Baptiste Le Prince.
Il concevait ses meubles à la demande de l’élite sociale de l’époque : la famille royale (Marie-Antoinette, Marie-Joséphine de Savoie comtesse de Provence, Madame Adélaïde, Madame Victoire pour leur château de Bellevue), la haute aristocratie (duchesse de Mazarin), les femmes en vue (Madame Du Barry, la comédienne Marie-Josèphe Laguerre).
Il eut trois enfants : Marie-Julie, née en 1769, Simon, né en 1771, et Marie-Caroline, née en 1777. Sa veuve se remariera le 31 janvier 1786 avec Gaspard Schneider, ébéniste (reçu maître en 1786), qui reprendra l’atelier, et travaillera aussi pour Daguerre, poursuivant l’œuvre de son prédécesseur.
Il eut pour collaborateur Jean-Jacques Pafrat. Son nom est au fronton de la façade de l’école Boulle.
CRESSENT C.
Maître en 1720. Charles CRESSENT est avant tout l’ébéniste de la Régence et du Régent. C’était un artiste délicat et varié qui, mieux qu’aucun de ses contemporains, a su orner ses meubles de marqueteries dont la finesse et l’harmonie de couleurs sont parfaites, et de bronzes dont il faisait lui-même méticuleusement les dessins et qu’il savait adapter au caractère et à la destination de chacune de ses productions. Il a été le maître de la richesse et de la somptuosité et a su utiliser le bronze comme personne. Ses cuivres ciselés en rocailles, ses chutes à têtes de femme finement traitées, ses arabesques et ses rinceaux en feuilles d’acanthe audacieusement dessinés et admirablement ouvrés donnent à sa manière un caractère très personnel.
CRESSON L.
Louis Cresson faisait partie d’une famille d’ébénistes trés réputée. Il s’installa rue de Cléry sous l’enseigne « À l’Image de Saint Louis ». Malgré un réel talent, sa production ne fut pas abondante. Il fabriqua, dans le style Louis XV, différents sièges cannés ou recouverts d’étoffes, remarquables tant par leur forme que par leur finesse d’exécution, l’ensemble décoré de riches sculptures de fleurs, feuillages ou coquilles. C’est lui aussi qui exécuta, vers la fin de sa vie, la menuiserie d’un appareil roulant, commandé pour le duc de Bourgogne, petit fils de Louis XV.
CRIAERD A.
Avec André CRIAERD, nous entrons dans une famille d’ébénistes dont le nom s’est écrit : CRIAERT, CRIART. Les meubles dus au talent d’André CRIAERD sont tous du début du XVIIIème et subissent l’influence du style Louis XIV.
CUEUNIERES L.
Louis Cueunières Jeune , répertorié 10 rue Vilhardouin Paris à partir de 1870. Il était spécialisé dans la restauration de meubles anciens et la reproduction de meubles de style . Il se présente à l’exposition universelle de 1900 à Paris, où il obtient une médaille d’argent, il y est cité pour ses meubles exécutes « avec soin et habileté »
DELAPORTE A.N.
Maître en 1762. Neveu de Martin, Antoine Nicolas DELAPORTE a aussi été un bon fabricant de sièges, traités souvent à l’imitation de Gourdin ou de Cresson.
DELORME A.
Maître en 1748. Adrien DELORME (dont l’estampille ne portait pas de prénom) est un très remarquable ébéniste dont certaines productions sont de véritables chefs-d’œuvre. Il a excellé dans la marqueterie – une marqueterie à laquelle on peut seulement reprocher parfois des tons un peu heurtés – et dans la laque de Chine qu’il a utilisée sur fond noir ou sur fond bleu de nuit. Il n’a jamais fabriqué de sièges, mais toutes les variétés de meubles avec une souplesse d’imagination et une intelligence d’adaptation extraordinaires.
DUHAMEL F.
Maitre en 1779
DETROULLEAU J.B.
Maitre en 1779
DUSAUTOY Jean Pierre
Maitre en 1779
EAMES Charles
Charles Eames En 1925, Charles Eames commence des études d’architecture à l’Université Washington à Saint-Louis, mais il les interrompt deux ans plus tard. En 1929, il visite l’Europe et découvre Ludwig Mies van der Rohe et Le Corbusier. En 1930 il ouvre un cabinet d’architecte avec Charles Gray à Saint Louis. Durant cette période il collabore aussi avec l’architecte Eliel Saarinen. C’est avec son fils, Eero Saarinen, qu’il remportera le premier prix d’un concours de création de design organique organisé par le Museum of Modern Art de New York. En 1938, sur l’invitation d’Eliel Saarinen, il vient étudier l’architecture (Architecture and Urban Planning Program) à l’Académie des Arts de Cranbrook dans le Michigan. Charles Eames y deviendra rapidement professeur de design industriel. C’est dans cette université qu’il rencontre Ray Kaiser, étudiante en peinture, qui l’assistera dans dans ses travaux, avant de devenir son épouse en 1941. Le couple s’installe à Venice en Californie et réalisent de nombreux décors en contreplaqué pour la MGM qui leur permet de développer des techniques de moulage et cintrage. En 1942, pendant la Seconde Guerre mondiale, ils sont subventionnés par la marine américaine pour leurs avancés techniques sur le contreplaqué. Dans ce cadre-là, ils produiront des attèles, des brancards et des fuselages de planeurs expérimentaux. À la suite de ce travail, ils créent leur société, Evans products, afin de vendre leurs produits auprès du public, mais c’est un échec. En 1946, Herman Miller croit en eux et achète les droits de distribution de leurs créations. Trois ans plus tard, les produits Eames sont de vrais succès. En 1949, le couple expose sa célèbre maison de Pacific Palisades à Los Angeles en Californie. Construite dans le cadre des Case Study Houses, elle devient une référence pour les maisons en préfabriqué. La construction en forme de parallélépipède a une structure légère qui évoque l’architecture traditionnelle japonaise. En 1956, Charles Eames édite le fauteuil Eames Lounge Chair, qui révolutionne le siège de détente, ce sera son plus grand succès. Il est composé de coques en contreplaqué moulé dans les trois dimensions. Aujourd’hui, le Lounge Chair est toujours en production par les sociétés Vitra et Herman Miller. Depuis son lancement, ce fauteuil s’est vendu à plus de 6 millions d’exemplaires à travers le monde.
FOLLOT P.
Paul Frédéric Follot, né le 17 juillet 1877 et mort le 10 mars 1942 à Paris est un ébéniste et décorateur français. Il est le fils du fabricant de papier peint Félix Follot.
Il est dans ses premières années formé en tant que sculpteur avant de devenir l’élève d’Eugène Grasset, après quoi il se consacre aux arts décoratifs.
Entre 1901 et 1903, il réalise des dessins de bijoux et de tapisseries pour la galerie La Maison Moderne (de Julius Meier-Graefe) et au cours de sa carrière, il travaille aussi pour Wedgwood, pour Cornille et Cie et pour Christofle.
En 1903 Paul Follot participe à la recréation du collectif « L’Art dans Tout » un groupe d’artistes qui a fortement promu l’artisanat français face aux produits industriels, notamment allemands. Fondé originellement en 1898 avant d’être dissous en 1901, ce mouvement remet en cause les hiérarchies entre arts majeurs et arts mineurs et participe à donner aux arts décoratifs une réelle légitimité sur la scène artistique. Paul Follot se mettra dès 1904 à son compte, mais continue à militer pour une reconnaissance officielle des arts décoratifs. Il fonde alors la « Société des artistes décorateurs », et participe aux salons de 1908 et de 1909 en ouvrant une nouvelle voie à l’art décoratif français.
En 1907, il se marie avec Elfriede Vendel-Jörgensen, une artiste-peintre allemande. C’est vers cette époque, et toujours dans cette idée d’« Art dans Tout » qu’il décide d’avoir à Paris, au numéro 5 rue Victor-Schœlcher, dans le 14e arrondissement, son hôtel particulier dont il veut faire à la fois, un lieu de vie pour lui et sa famille, un atelier pour ses créations et un lieu d’exposition de ses œuvres.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Paul Follot se retire dans le Midi de la France. Il revient à Paris en 1942, l’année de son décès.
FRANC F.C.
Maitre en 1756
GABRIEL R.
Précurseur du design, René Gabriel (1899-1950) débute comme dominotier puis s’impose en tant qu’artiste décorateur dans la plupart des Salons et des Expositions internationales de l’entre-deux-guerres. La découverte de plusieurs milliers de ses dessins, conservés à l’École nationale supérieure des arts décoratifs où il enseignait, permet de bien saisir l’étendue de l’œuvre de ce créateur singulier qui s’intéressait à tous les objets du quotidien : mobilier, papier peint, tissu, vaisselle, tapis, mais aussi architecture, illustration, scénographie, publicité… Adepte du bois, ce fervent défenseur d’un mobilier pour tous s’est illustré au moment de la Reconstruction en inventant de nombreux modèles pour les sinistrés et en établissant des liens étroits avec l’industrie. Cet engagement lui vaut une très large reconnaissance, couronnée par le prix René-Gabriel qui va récompenser les plus grands designers, tels Marcel Gascoin, Pierre Guariche et Michel Boyer.
GALLÉ EMILE
Émile Gallé, né à Nancy le 4 mai 1846 et mort dans la même ville le 23 septembre 1904, est un industriel, maître verrier, ébéniste et céramiste français. Il est fondateur et premier président de l’École de Nancy en 1901.
GARNIER P.
Maître en 1742. Pierre Garnier, un grand maître, se distingue par la finesse et la perfection de son œuvre, infiniment variés tant par la diversité des meubles sortis de ses mains que par les différences dans les procédés de fabrication. Il s’est attaqué à tous les genres et avec un égal bonheur. Il a produit, rarement, il est vrai, quelques sièges d’un dessin sobre et distingué mais c’est dans les meubles plus importants qu’il a surtout dépensé son talent. Il sait aussi démontrer que sans un bronze, il peut donner à un meuble, par sa seule marqueterie, une richesse réelle.
GARNIER F.
Père du célèbre ébéniste Pierre Garnier, François Garnier œuvra rue du Faubourg-Saint Antoine où il fut juré de la corporation des menuisiers-ébénistes de 1742 à1744. L’usage de l’estampille n’étant pas obligatoire pendant le début de sa carrière, peu d’ouvrages ont pu lui être attribués avec certitude. Toutefois les meubles signés que l’on retrouve font preuve d’une grande minutie et d’un réel talent. Il mourut à Paris en 1774 rue des Moineaux.
GOSSELIN A.
Maître en 1752. Antoine GOSSELIN a, pendant une longue vie professionnelle, produit des meubles de qualité dont peu, cependant, sont venus jusqu’à nous. Il a utilisé avec bonheur une marqueterie en feuilles, pour la décoration des commodes, secrétaires, encoignures, sortis de ses mains, mais ses meilleurs productions sont faites d’un acajou de très belle qualité.
GUARGUILO A.
Almerico GARGIULO (1843-1912) est un artiste né en 1843 Artiste dessin-aquarelle, peinture, sculpture-volume. Spécialiste de la marqueterie italienne Intarsia (ou tarsia). Intarsia est un art consistant à incruster des pièces de bois sur un support de même matériau afin de créer des images par la juxtaposition des teintes de bois. … Cette technique apparaît en Europe au XV e siècle pour la décoration des édifices religieux où le marbre était également utilisé.
GUARICHE P.
Pierre Guariche est un designer français mythique du XXème siècle. Il a su apporter une touche personnelle et innovante au design en alliant esthétisme et production en série.
Designer visionnaire, il a su apporter aux meubles une dimension fonctionnaliste sans jamais oublier l’approche esthétique. Il a eu à cœur de répondre aux besoins de son époque en faisant appel à des procédés de fabrication en série. Ses créations sont devenues des pièces mythiques comme la chaise Tonneau (1953 et 1954), la chaise Tulipe (1956) ou encore le bureau Président (1961).
HACHE A. GRENOBLE
Maître en 1750. Jean-François HACHE, célèbre ébéniste de Grenoble, avait une spécialité très caractéristique : il utilisait comme bois décoratif les loupes et les racines d’arbres. Les meubles de ce maître ont donc un aspect particulier qui permet de les discerner au premier coup d’œil car il a été à peu près le seul, à son époque, à utiliser aussi largement la loupe ou naturelle, ou teintée.
JACOB G.
Maître en 1765. Le nom prestigieux de Georges JACOB brille d’un éclat incomparable dans la liste des Maîtres Ebénistes du XVIIIème siècle. C’est le maître incontesté d’une phalange artistique nombreuse, c’est aussi le chef de famille, qui par lui-même, par sa collaboration avec ses fils dont il a surveillé les travaux jusqu’à sa mort, a donné le ton et régné sur l’art de l’ameublement un peu sous Louis XV puis sous Louis XVI, le Directoire et enfin l’Empire. Il était essentiellement un fabricant de sièges. Certes, il a produit quelques consoles, quelques meubles d’appui mais extrêmement rares. Nul n’a plus produit ; nul n’a mieux produit. Personne n’a su, comme lui créer, innover, trouver des idées nouvelles ; peu ont eu le même sens de l’équilibre de la grâce, des proportions et de la noblesse des lignes. Georges JACOB est un très grand artiste.
LAPIE J.F.
Maître en 1763. Il a été comme ses cousins, un fabricant de meubles : secrétaires, chiffonniers, commodes. Jean François LAPIE a souvent cherché à utiliser les veines de ses bois de placage pour la décoration de ses meubles en en contrariant les dessins.
LARDIN
Maître en 1750. Il a été un excellent fabricant de meubles ; commodes, bahuts, secrétaires, chiffonniers. Il avait la spécialité d’un placage en bois de rose d’une qualité exceptionnelle qui, après près de deux siècles, a conservé une fraîcheur de coloris remarquable.
LATZ J.P.
Privilégié du Roy en 1740. Jean Pierre LATZ, excellent fabricant de meubles, a produit surtout des secrétaires, des commodes et des pendules ou cartels qu’il signait de sa petite estampille rétrécie. Il décorait abondamment ses meubles de branchages et de fleurs. Les marqueteries de LATZ, par leur fondu et l’aimable harmonie de leurs couleurs, par le choix avisé des bois dont il utilise habilement les veines, sont de véritables modèles.
LINKLE F.
François Linke est un ébéniste français d’origine autrichienne (né en 1855 à Pankraz en Bohême, et mort à Paris en 1946).
François Linke fut sans aucun doute le plus grand ébéniste parisien de son époque. Ayant servi comme apprenti dans sa ville natale de Pankraz, en Bohème, Linke s’établit à Paris en 1875 et créa ses propres ateliers au 170, rue du Faubourg Saint-Antoine en 1881. Il y produisit un mobilier inspiré des différents styles de l’Ancien Régime. En 1900, sa réputation comme un des grands maîtres du mobilier de haute qualité était faite.
Cependant, c’est sa participation à l’exposition universelle de Paris en 1900 qui marqua le sommet de sa carrière. Dans un décor de chambres meublées Linke exposa un ensemble de pièces extraordinaires dont un Grand Bureau qui lui valut la médaille d’or. Les critiques l’encensèrent à l’image de Charles Dambreuse, qui commenta : « L’exposition de la maison Linke est le gros événement de l’histoire du meuble d’art en l’an de grâce 1900 »
L’immense succès international rencontré par Linke à l’exposition de 1900 lui procura une grande stabilité financière, lui permettant de s’établir dans d’immenses appartements de la prestigieuse place Vendôme, mais aussi de prospecter de nouveaux marchés souvent lointains en participant à de nombreuses expositions internationales. Parmi celles-ci l’exposition Universelle de Saint-Louis en 1904 qui lui valut à nouveau la médaille d’or, l’exposition de Liège en 1905 et l’exposition franco-britannique de Londres en 1908.
Il devint ainsi le fournisseur des plus grandes familles à travers le monde. Linke meubla les résidences de souverains tels que le roi Fouad Ier d’Egypte, de milliardaires tels que Raphael de Lamar à New York, le roi de l’étain bolivien, Simon Patino ou le comte Devoto. Comme ses prestigieux confrères, Beurdeley ou Dasson, Linke créa de nombreux meubles inspirés des différents styles du XVIIIe siècle. Mais ses pièces les plus extraordinaires sont une combinaison du style Louis XV et du style Art Nouveau, leur conférant une très grande originalité. Linke doit en cela beaucoup à sa fructueuse collaboration avec le célèbre sculpteur Léon Messagé.
En 1904, Linke fut fait officier de l’Instruction publique, et en 1905 il était membre du jury de l’exposition de Liège. Après ses succès à l’exposition de Saint-Louis en 1904 et celle de Liège en 1905, il reçut la plus grande distinction française, la croix de la Légion d’honneur en 1906.
LEBESGUE C.
LEBESGUE, famille d’ébénistes parisiens, Claude travailla dans la manière de Boulle et employa l’estampille ainsi que son fils Claude Pierre. L’exposition des Arts Décoratifs organisée à Paris en 1882, montrait de lui une belle commode en bois d’ébène, ornée d’incrustations de cuivre et de bronzes à rocailles. François, que l’on suppose être son frère, s’établit maître et marchand ébéniste rue du Faubourg St Antoine, décéda en 1765. Son estampille F. Lebesgue figure sur une jolie commode dans le goût de la Régence, en mosaïque à quadrillages, au château de Coye (Oise) Claude Pierre, fils de Claude, gagna la maîtrise en 1750, fut juré de sa corporation de 1769 à 1771. il a signé avec l’ancien poinçon de son père, des meubles en marqueterie à cubes dans le style de la Transition Louis XV Louis XVI. Robert-Claude, né en 1749, gagna la maîtrise en 1771 et devint députe de sa corporation.
LEBRUND
Privilégié du Roy.
LEFEVRE L.M.
Maître en 1749. Louis Michel LEFEVRE était essentiellement un fabricant de sièges .
LELARGE J.B.
Maître en 1775. Il existe deux ébénistes du nom de Jean Baptiste LELARGE père et fils qui ont utilisé la même estampille aux caractères grands et nets. On attribue généralement au père les sièges de l’époque Louis XV et au fils ceux de l’époque Louis XVI.
LELEU J.F.
Maître en 1764. Jean François LELEU a été un ébéniste d’une notoriété parfaitement justifiée ; il signait ses meubles d’une estampille à petits caractères, encadrée d’un trait légèrement tremblé et à frappé cette marque sur des productions charmantes de grâces, de finesse et de distinction. Certaines valent seulement par leur simplicité, la beauté des bois et le fini de l’exécution, toutes ont des proportions heureuses et parfaites.
LUTZ G.H.
Maître en 1766. Gérard Henri LUTZ, ébéniste d’origine allemande a frappé sa large et grande estampille sur des meubles généralement massifs.
MALLE Louis Noël
Louis Noël MALLE, ébéniste notable fabricant et marchand de meubles né en 1734, mort à Paris en 1782. Ayant fait enregistrer ses lettres de maîtrise en 1765, il s’installa Grande rue du Faubourg St Antoine, où son établissement comprenait un atelier très actif et un magasin d’ébénisterie qui perdura jusqu’à la fin du règne de Louis XVI. L’Almanach général des marchands en 1772 – 1174 mentionne cet ébéniste au nombre des principaux marqueteurs de la capitale faisant des « ouvrages de rapport avec l’ébène, l’olivier, l’écaille et la nacre ». A sa mort on inventoria un bureau à cylindre en mosaïque à rosette, un meuble à étagères, décoré de paysages, une commode plaquée en étoile, des encoignures ornées de la croix de Malte, et une quantité de pièces en marqueterie à fleurs ou attributs, en bois laqué, en noyer et en merisier. Il est représenté dans notre Mobilier National par une commode à décor de draperies et de vases.
MARCHAND N. J.
né vers 1697 reçu Maître vers 1737, J. MARCHAND travailla pour le compte de Gilles Joubert qui fournissait le Garde Meuble royal de 1751 à 1775.
Il travaillait pour le Marquis de Paulmy, gouverneur de l’Arsenal.
Il fut par alliance le beau frère de RVLC dont les deux soeurs avaient épousé Jean-François et Simon Oeben. Ces meubles appartiennent tous au style Louis XV, Marchand ayant cessé son activité avant 1760. Il s’agit surtout de commodes, d’encoignures, de secrétaires, de petites tables revêtues, pour la plupart, de placages en feuilles et plus rarement de marqueteries ou de vernis dans le goût des laques d’Extrême-Orient. Ses gaines d’horloges présentent la forme violonée habituelle à ce type de meuble. L’un de ces régulateurs est également estampillé de Duhamel, autre spécialiste en la matière. Marchand utilise des bronzes rocailles, parfois avec discrétion et parfois avec abondance. Son estampille figure sur deux petites commodes galbées de la Wallace Collection de Londres, livrées au château de Fontainebleau.
MAJORELLE Louis
Louis-Jean-Sylvestre Majorelle, usuellement Louis Majorelle (Toul, 26 septembre 1859 – Nancy, 15 janvier 1926) était un ébéniste et décorateur français du mouvement Art nouveau de l’École de Nancy dont il fut également vice-président.
MEUNIER E.
Maître en 1732. Etienne MEUNIER est le premier et le plus notable de la dynastie des MEUNIER. Il a produit quelques meubles, mais son talent est surtout attaché à la production de sièges : fauteuil de bureau, de formes diverses, fauteuils à cabriolet légers et gracieux, chaises aux galbes étudiés et surtout des lits de repos dont il a fabriqué un grand nombre.
MIGEON
Maître en 1761. Pierre II MIGEON est le plus notable d’une dynastie qui a compté des ébénistes de grande classe . Il employait une estampille aux larges caractères d’un dessin un peu maladroit. Nous pensons qu’aucun maître ébéniste n’a manifesté plus d’ingéniosité dans la conception des meubles à secret, à mécanique, à combinaisons qu’il a fabriqués, ni plus de perfection dans leur exécution. Il était à la fois ingénieur et ébéniste. Après deux siècles, les joints sont immuables, les différents éléments du meuble s’adaptent au dixième de millimètre, les glissières coulissent doucement dans les emboîtages, les secrets fonctionnent sans bruit. C’est véritablement la perfection dans l’ébénisterie.
MONDON F.
François MONDON, Maître ébéniste vers 1735 à Paris, né en 1694, est mort en 1770.
François Mondon signait ses productions d’une estampille large et maladroite, sans initiale de prénom.
La plupart des meubles fabriqués par François Mondon sont en bois de placage foncé, de palissandre ou de bois de violette, à montants droits d’esprit Louis XIV, des commodes Louis XV aux formes un peu plus souples, des secrétaires, chiffonniers, bureaux plats et bureaux de pente.
Avec adresse et goût, Il sait utiliser la décoration de bronzes ciselés: tantôt discrets, tantôt riches et abondants, ses bronzes s’inspirent volontiers des modèles Louis XIV ou Régence.
La presque totalité de ses productions est constituée par des commodes d’époque Régence, assez lourdes ; commodes au galbe pansu, aux bronzes riches, aux marqueteries sombres et sévères.
Ventes
Versailles en 1975 : une commode à deux tiroirs sans traverse plaquée de bois de violette et ornée d’un riche décor de bronzes rocailles,
A Douot en 1983 : une commode marquetée de quadrillages et d’une réserve de fleurs.
A New York en1986 : un petit secrétaire en marqueterie de fleurs en bois teinté sur fond de bois de rose dans des encadrements d’amarante
A Versailles en 1988 : un bureau plat orné de bronzes rocailles et plaqué de bois de violette.
Une commode en tombeau plaquée de compartiments et filets se trouve au château de Louvigny dans le Calvados.
MOTTE Joseph André
Joseph André Motte sort major en 1948 de l’école des Arts Appliqués à l’Industrie et intègre le bureau d’étude de Marcel Gascoin en 1952, où il rencontre notamment Pierre Guariche et Marcel Mortier, tout en créant sa propre agence. Il coopère aux grands travaux de l’époque comme l’aérogare de Roissy et Orly. Il est considéré comme l’architecte décorateur qui a donné le plus de modèles à l’industrie française, en ayant su s’inspirer des courants de la mode, sans pour autant avoir négligé les critères esthétiques et pratiques de ses créations.
NOGARET A LYON
Maître ébéniste vers 1740. Parmi les ébénistes provinciaux, NOGARET est un des plus notables. Il a laissé une œuvre considérable, tout entière du style Louis XV le plus caractérisé. Son estampille tracée en caractères minuscules et qui signalait à la fois son nom et sa ville d’origine est apposés sur nombre de sièges : fauteuils, chaises, canapés, très souvent cannés.
OHNEBERG M.
Né vers 1738, obtint des lettres de maîtrise à Paris le 7 juillet 1773. Durant tout le règne de Louis XVI, il exploita un atelier très actif, situé rue Traversière Saint Antoine. Il habita plus tard cour de la Juiverie, où il vivait encore au printemps 1798. Cet artisan travailla pour une foule de marchands en vogue. Ce fut un ébéniste en meubles d’un talent délicat et souple, qui fut aussi un excellent marqueteur dans un goût sobre et léger, il composait ses ouvrages souvent en placage de bois de rose en feuilles d’une très belle qualité.
Nous avons vu, portant sa signature, de charmantes petites tables, notamment une très rare petite table-bureau de dame, dont les deux pieds de devant, coulissant, transformaient la destination en en faisant une coiffeuse. Une autre petite table-bureau de dame est délicieuse par l’harmonie de ses bois.
Martin OHNEBERG a fabriqué des commodes, des encoignures et surtout des secrétaires à abattant dont il a produit une variété infinie. Presque tous sont d’une ligne très simple mais admirablement marquetés. Nous pouvons admirer la décoration variée et les branchages de tulipe qui constitue un motif floral rare à cette époque.
Etienne Garin, rue de Charenton, fut un des fondeurs auxquels il demandait leurs ornements de bronze. On connaît une quantité de pièces signées de son poinçon. Les collections de Chaalis léguées à l’Institut par Mme Edouard André renferment un petit bureau de dame, en bois de rose, fait par ce maître. Beaucoup de ses meubles présentent de gracieuses marqueteries à dessins de fleurs et trophées d’attributs. Un secrétaire se trouve chez le baron de La Rochette, en son château, près de Melun.
Dans la plupart des documents du temps, le nom du maître est transcrit sous les formes les plus fantaisistes, telles que « Onepergh », « Ennebeck », « Homberg », « Hongdebert ». De là vient l’erreur qui a fait confondre cet ébéniste avec le marchand Hennebert, fournisseur du Madame du Barry.
PAULIN P.
Pierre Paulin étudie dans un premier temps le modelage et la céramique à Vallauris. Il suit l’enseignement de Maxime Old à l’école Camando puis effectue un stage chez Marcel Gascoin. Au sein de ce bureau, il fréquente la nouvelle génération de designers. Une première exposition en 1953 au foyer d’aujourd’hui, le fait remarquer, notamment par les éditeurs « meubles TV et Thonet » pour lesquels il va créer des modèles. Son originalité, surtout dans le dessin des sièges, sera récompensée d’une médaille d’or à l’exposition universelle de Bruxelles en 1958. La firme hollandaise Artifort fait alors appel à lui, lui donnant les moyens nécessaires pour créer un nouveau type de mobilier qui, dans les années 1960, aura une grande influence sur l’ensemble de la création contemporaine.
PECOURT J.
Jacques Pécourt, ébéniste reçu maitre à Paris en 1763, il demeura rue du Mûrier et rue de Bièvre, d’où il disparaît vers 1785.
PERIDIEZ B.
Brice PERIDIEZ, maître ébéniste à Paris, demeurant grande rue du Faubourg Saint Antoine, mourut en 1757.
Brice Péridiez était connu comme Péridiez le père. Il eut trois fils ébénistes, Gérard, Louis et Pierre- Mathieu,Gérad dit Péridiez l’aîné, né vers 1730, et maître le 27 Juillet 1761, et de Louis Péridiez, dit le jeune, né en 1731, maître le 17 avril 1764.
Brice PERIDIEZ dit PERIDIEZ le Père était un ébéniste fastueux qui a su égaler, Roger Van der Cruze – Lacroix. Il travailla notamment pour son confrère Pierre IV Migeon.
Ne retrouvant pas sa trace sur les listes conservées qu’à partir de 1738, Brice Peridiez a dû obtenir sa maîtrise avant cette date. Son atelier était installé faubourg Saint-Antoine. Toutes ses œuvres font preuves d’une grande qualité d’exécution et une richesse d’invention. On lui connaît de très bons meubles Louis XV en placage de bois de rose ou de bois de violette marquetés de laque de Chine, de dessins géométriques ou de branchages fleuris avec des encadrements à grecques. Il signait ses ouvrages d’une curieuse estampille disposée sur trois lignes.
PETIT N.
Nicolas PETIT passé Maître en 1761 , Nicolas Petit ouvrit son atelier rue du Faubourg Saint-Antoine, sous l’enseigne « Au Nom de Jésus » Il y travaillera pendant plus de trente ans, s’adapta sans problème à l’évolution des différents styles du XVIIIe siècle et acquit très vite une grande notoriété. Auteur de meubles Louis XV, c’est toutefois avec l’apparition du « goût grec » qu’il s’inspira de l’art classique pour la décoration de ses meubles. Sans être à proprement parler un « fournisseur de la Couronne », il livra cependant de temps à autre des pièces de mobilier au Garde-Meuble royal. Sa carrière débuta avec des commodes très raffinées de forme galbée de style Louis XV, des secrétaires, bureaux, petites tables, finement marquetés de branchages fleuris.. Ses commodes Transition sont souvent ornées de bronze fait de deux urnes surmontées d’une draperie, d’autres sont marquetés de motifs géométriques ou de fleurs. Dans le style Louis XVI, il exécuta surtout des meubles en bois massif, qu’il ornait de panneaux laqués ou de mosaïques. Dans l’ensemble, les meubles de Nicolas Petit, aux décors simples et classiques, sont toujours de bon goût et fabriqués avec soin.
PLUVINET P.
Maître en 1754. Philippe Joseph PLUVINET était un fabricant de sièges qui a vit conquis la célébrité par son habileté professionnelle et la qualité de ses productions. Il a fabriqué sous Louis XV et sous Louis XVI. La plupart des sièges de la première époque sont de lignes gracieuses, légères et simples mais sous Louis XVI,il a souvent fabriqué des fauteuils ou des sièges remarquables par le fini et la délicatesse de leurs sculptures.
PROUVÉ J.
Filleul d’Emile Gallé et fils de Victor Prouvé, fondateur de l’école de Nancy, Jean Prouvé crée en 1923, son premier atelier à Nancy puis adhère en 1929 à l’Union des Artistes Modernes (UAM) où il collabore avec Le Corbusier et Charlotte Perriand.
REBOUR I.S.
Isaac-Simon REBOUR né en 1735, débuta comme artisan libre au faubourg Saint Antoine, maître le 15 juillet 1767. Fabricant de meubles, presque tous en bois de placages, il a produit des secrétaires, des tables, des commodes et des chiffonniers, en petit nombre, car on ne rencontre que très rarement son estampille. Il est en relations avec de nombreux tapissiers qui lui achetaient principalement des commodes, chiffonniers et secrétaires plaqués en bois de rose et d’amarante. Les cuivres de ses ouvrages provenaient des fondeurs Fossé et Houlieau.Il fût adroit et laborieux. Sa marque est signalée sur un beau bureau de la collection Cavendish Bentinck à Londres, également sur des petits meubles de fantaisie, comme une table à étagère.
RICHTER C. E.
Charles-Erdmann Richter – Ébéniste. Maître le 4 février 1784.
Fournisseur du Mobilier de la Couronne.
Il se distingua dans la fabrication des meubles en acajou, tels que des bureaux à cylindre, des bibliothèques, commodes et consoles, des tables de fantaisie…
Etabli à Paris à partir de 1781, Il produisait des meubles en acajou de qualité et fournissait également d’autres ébénistes, tels que Riesener : plusieurs meubles portant leurs deux estampilles attestent de cette collaboration. On relève aussi une parenté notable entre son œuvre et celle de Weisweiler.
Sa clientèle comprenait Monsieur, frère du roi et futur roi Louis XVIII, laGarde Meuble impérial en 1811.
ROUSSEL P.
Maître en 1745. Les deux estampilles portant ce nom ont été frappées par plusieurs membres d’une même famille, qui se sont succédés dans l’art de l’ébénisterie. Leur exercice s’est étendu sur les deux règnes de Louis XV et de Louis XVI. Le père, Pierre ROUSSEL, était un ébéniste fameux dont les productions sont aussi nombreuses que variées ; il a traité avec un égal bonheur tous les meubles les plus divers ; si l’on trouve sa signature surtout sur des tables, on les discerne sur nombre de bureaux, secrétaires, coiffeuses, commodes qui témoignent d’une grande fécondité d’imagination et d’un talent très sûr. Les meubles de l’époque de Louis XVI portant l’estampille P. ROUSSEL , sont presque toujours plus simples et d’une exécution moins fastueuses – bien que toujours fort bien construits. Il est probable que ce changement de manière est dû à ce que, sous ce règne, c’étaient les fils qui avaient succédé à un père dont ils avaient hérité de sa conscience professionnelle mais non son talent. P. ROUSSEL, Notable fabricant de meubles à Paris, né en 1723, mort le 7 juin 1782. Il était le fils d’un compagnon ébéniste et l’aîné de quatre frères, tous menuisiers. Marié très jeune, ayant à peine vingt ans, il acquit la maîtrise le 21 août 1745, devint juré de sa communauté en 1762. Roussel s’était classé parmi les premiers ébénistes de la capitale. De 1775 à 1780, il reçut le prince de Condé des commandes pour le Palais Bourbon et le château de Chantilly. L’inventaire de ses marchandises, dressé après sa mort par les ébénistes Leleu et Cochois atteste la prospérité de la maison. Dans les ateliers et magasins, se trouvaient une cinquantaine de commodes, tant « carrées » que « circulaires » (demi-lune), d’autres commodes « en tombeau » et « en console », des tables à l’anglaise, à la Dauphine, à déjeuner, à plusieurs fins, et quantité de différents ouvrages en marqueterie ou mosaïques de bois des Indes, en laque et en acajou. On connaît de pur style Louis XV, une paire d’encoignures, en marqueterie de bois clairs représentant des trophées, qui a été recueillie par le musée de Arts décoratifs. Mme la Comtesse F de Bernard possédait une commode originale dont la face présente deux galbes symétriques profilés en accolade. Elle en a fait don au musée des Arts décoratifs.
RUBESTUCK F.
Maître en 1766. Franz RUBESTUCK, venu de Paris de Wesphalie, était un habile ébéniste en meubles, qui a su produire des secrétaires ou des commodes d’un goût très sûr, particulièrement ornés de laques de Chine. Sous Louis XV, il a construit quelques meubles marquetés d’une ligne sobre et agréable, il a surtout donné sa mesure dans des meubles richement ornés de bronzes et de laques sans excès.
RVLC Roger Van Der Cruse dit Lacroix
Né en 1728, décédé à Paris en 1799. Une de ses filles épousa J.F.Oeben puis F.H. Riesner.
Admis à la maîtrise en 1755, il pratique d’abord largement la marqueterie de fleurs, puis plus volontiers les motifs géométriques: croisillons – enserrant ou non des barbeaux ou bleuets, losanges imbriqués, coeurs et losanges entrelacés. Dans les années 1760, il partage avec Oeben les décors en cercles imbriqués. En un temps où s’impose l’acajou, il préfère les plaquages de bois clairs, bois de rose puis citronnier. Il livre surtout des meubles légers et des commodes transition, à caisson droit sur pieds galbés.
RVLC réalise plusieurs secrétaires en armoire de forme légèrement galbée ouvrant à rideaux coulissants, avec des bronzes d’un rocaille assagi. Plus tard le modèle achevé du secrétaire ouvrira à abattant ou à cylindre. A l’intérieur de celui-ci, la marqueterie partiellement colorée conserve sa vivacité d’origine.
Ce meuble a fait partie de l’exposition « Grands Ebénistes et Menuisiers Parisiens du XVIIIe » au musée des Arts Décoratifs à Paris en 1956.
SAUNIER C.C.
Maître en 1752. Claude Charles SAUNIER est le plus connu de la tribu des SAUNIER ; il a aussi l’un des meilleurs maîtres ébénistes de son époque. Il a très peu fabriqué de meubles Louis XV ; son talent, tout de grâce légère et un peu mièvre, a surtout donné toute sa mesure dans le style Louis XVI où il a excellé. Utilisant des bois admirables, Claude Charles SAUNIER a fabriqué des meubles d’une extrême simplicité dont certains évoquent le nom de RIESENER.
SCHEY F.
Maître en 1777. Fidélis SCHEY, ébéniste d’origine badoise, n’a produit que des meubles Louis XVI à la confection desquels il apportait un soin extrême. C’est très rarement que ses meubles sont marquetés. Il ne témoignait, en effet, dans l’art du marqueteur, ni d’invention ni de finesse. La fabrication essentielle de Fidélis SCHEY, c’est le meuble d’acajou, qu’il travaille en plein bois avec une extrême délicatesse et qu’il sait orner de bronzes sobres et fins.
SCHILER J.M.
Maître en 1781. Jean Martin SCHULER (SCHILER) est un ébéniste allemand de valeur assez moyenne qui a produit des meubles d’une honnête qualité, presque toujours en acajou.
SENÉ J.B.
Maître en 1769. Fils de Claude, Jean Baptiste SENÉ est un fabricant de sièges les plus actifs de son époque. On connaît de lui quelques meubles seulement de l’époque de Louis XV. On doit à Jean Baptiste SENÉ, d’excellents ensembles de salon. Quelquefois, SÈNÉ chargeait un peu ses modèles de trop de sculptures, d’ailleurs très fouillées. Il aimait les cannelures en spirales pour les pieds.Sa manière a toujours été large et puissante. Il a su même sous Louis XVI éviter la mièvrerie dans laquelle étaient tombés trop de ses collègues.
SORNAY A.
C’est en 1932 qu’André Sornay “le plus audacieux des ébénistes lyonnais” met au point et fait breveter un procédé ornemental révolutionnaire fait de clous de laiton ou d’aluminium en pointillés. Communément appelée “cloutage” cette technique permettait à l’artiste d’obtenir une stabilité dans la construction de son meuble tout en lui donnant un aspect décoratif unique.
TILLIARD J.B.
Maître en 1738 et 1752. Cette estampille, sans initiale de prénom, a été utilisé successivement par Jean Baptiste TILLIARD et par son fils Jacques Jean Baptiste, sans qu’il soit très aisé de faire le départ entre les sièges qui ont été fabriqués par le père ou ceux qui sont sortis des mains du fils. Ils ont d’ailleurs longtemps travaillé ensembles, Jean Baptiste n’étant mort qu’en 1766 et de cette collaboration sont sortis des chefs d’œuvre. Les fauteuils de l’époque Louis XV qui forment, de beaucoup, la majeurs partie de l’œuvre des TILLIARD, sont tous de lignes larges et spacieux ; ils se distinguent la plupart du temps par des motifs de sculpture nombreux et fouillés. Il est rare que TILLIARD n’agrémente pas ses sièges d’écussons à fleurettes ou à rocailles, sur le milieu de la ceinture et au haut du dossier, les sommets des pieds étant ornés d’autres écussons ont des fleurettes. Les TILLIARD ont su, en résumé, allier dans leurs productions l’élégance et la richesse et tirer du style Louis XV le maximum d’effet décoratif sans tomber dans l’excès de la surcharge.
VASSOU J.B.
Maître en 1767. Jean Baptiste VASSOU s’est fait connaître par une production assez abondante de jolis meubles, presque tous d’époque transition Louis XV Louis XVI ou d’époque Louis XVI. Son goût pour les marqueteries claires est très vif ; il n’utilise presque jamais les bois de violette ou de palissandre, sinon pour cerner d’un trait d’opposition un fond clair qui recouvre presque tout le meuble. La plupart du temps, ses meubles sont marquetés en larges feuilles de bois de rose, soigneusement choisies pour utiliser les dessins du fils du bois comme motifs décoratifs. Souvent VASSOU a fabriqué des meubles d’entre deux, très hauts proportionnellement à leur largeur. VASSOU n’a jamais utilisé les bronzes que comme motifs décoratifs très accessoires ; les jeux des bois soigneusement choisis constituaient son principal motif de décoration. Toutefois, ce maître a fabriqué aussi des meubles marquetés dans la manière la plus soignée et la plus fouillée. En somme, ce maître ébéniste a laissé un ensemble de meubles riants et aimables, à l’aspect avenant et aux teintes claires qui différencient assez nettement son œuvre de celle de ses collègues.
WOLFF C.
Originaire d’Allemagne, né en 1720, mort à paris en 1795. D’abord simple ouvrier, puis artisan libre, il passa maître en 1755. Cet ébéniste était le beau-frère du graveur Phlipon. Comme beaucoup de ses compatriotes, Christophe Wolff pratiquait habilement la marqueterie, il avait aussi du goût pour la mécanique et a signé de fort bons ouvrages qui font valoir son double talent. Un des plus typiques est le bureau de dame dont la donation Camondo a enrichi Le Louvre : cette pièce se présente sous l’aspect d’une table ventrue, toute couverte de fines applications de bois et d’ivoire, à dessins de fleurs, attributs et paysages ; elle renferme un gradin mobile qui s’élève derrière la première moitié du plateau, de façon à former un bonheur-du-jour. Le musée des Arts Décoratifs montre du même auteur, une commode ornée de sujets chinois ; une commode, décorée de scènes analogues sous des arcatures de bronze, figurait dans une vente récente à la galerie Georges Petit. Plus remarquable encore au point de vue pittoresque est un secrétaire de pur style Louis XV : sur la façade de ce meuble, au milieu de mosaïques à cubes se détachent deux grandes compositions qui représentent les Amusements de la Jeunesse et les Déguisements enfantins, d’après des peintures de François Eisen, gravées par Nicolas Dupuis. un autre exemple la table à coulisse, pour servir tour à tour de bureau, table de bouilotte,
Sources :
Les Ebénistes du XVIII° siècle. Comte François de Salverte. Vanoest, Les éditons d’Art et d’Histoire. Paris 1953, quatrième édition.
Le Mobilier Français du XIXe par Denise Ledoux Lebard
Jean Nicolay « L’Art et la Manière des Maîtres Ebénistes Français au XVIII° siècle ».
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